Déconstruire la notion de romance, tel est la proposition osée et audacieuse et au combien utile faite par Alice Oseman dans Loveless. Alors, c’est parti pour rencontrer Georgia, une jeune femme pas si différente des autres ; dans la quête d’une romance qui se transformera finalement en une quête de soi tonitruante.
📸 Julie – Echo des Mondes
Loveless – Résumé
Georgia n’a jamais été amoureuse, n’a jamais embrassé qui que ce soit. Elle n’a même jamais eu de crush. Mais en tant que romantique passionnée de fan-fictions, elle est persuadée qu’elle finira par trouver SA personne.
Or lorsque Georgia entre à l’université, ses désirs de romance sèment la pagaille au sein de son groupe d’amis. La voilà embourbée dans sa propre tragi-comédie, à se demander pourquoi l’amour paraît si simple pour les autres et pas pour elle.
Asexuelle, aromantique : étiquetée d’un vocabulaire nouveau, Georgia est plus incertaine que jamais face à ses sentiments. Est-elle vraiment destinée à rester sans amour ?
Informations sur l’édition
🔖 Editions HarperCollins
📖 433 pages
Loveless – Avis
Avec Loveless, plongez dans un roman aussi instructif que distrayant : entre vulgarisation et fiction. Et quel roman ! Un roman inoubliable, une superbe lecture. En bref, un coup de cœur. Et plus fort encore, un récit d’utilité publique. Il devrait être mis entre les mains de tous les jeunes car il a le mérite de déconstruire la romance, de porter un regard différent sur la conception du couple la plus largement médiatisée dans la pop culture, qu’elle soit hétérosexuelle ou homosexuelle.
En proposant une héroïne loin des standards de la jeune femme qui tombe éperdument amoureuse au premier regard, Alice Oseman frappe fort et frappe surtout là ou il faut. Avec son héroïne Georgia, Alice Oseman déconstruit la romance et montre des orientations méconnues. Elle y illustre avec brio l’aromantisme et l’asexualité ; permettant à des personnes qui ne se retrouvent pas les conceptions habituelles du romantisme de se trouver, de s’accepter et de se sentir soutenu.
“You’re gonna be OK. There’s nothing you have to do except be.”
Georgia, l’héroïne du roman est humaine et surtout très réaliste. C’est une héroïne qui sent le vécu. Le parcours initiatique qu’elle traverse la rend réelle. Chaque lecteur parvient à s’identifier à elle, à sa timidité, à son introversion, à ses efforts, à sa quête de soi, à sa peur de la solitude, à ses envies, à ses déceptions, à son acceptation d’elle-même. Le récit de ce personnage fictif mais tellement tangible montre à quel point les notions d’amour et les relations amoureuses peuvent être différentes selon les inclinaisons de chacun. Elle est particulièrement touchante dans sa prise de conscience de sa spécificité, dans l’acceptation qu’elle en fait, tel un deuil.
“Yeah, but is the spark there?’
How was I supposed to know that? What the fuck was the spark? What did the spark even feel like?”
Un roman positif, avec des hauts et des bas qui suivent l’évolution de l’héroïne et de ses proches ; tout en nous offrant des passages extrêmement forts. Ils sont d’autant plus fort qu’ils touchent aux craintes et aux aspirations de chacun.
- De la recherche désespéré de l’amour,
“I couldn’t admit to them how desperately I wanted to be in a romantic relationship. Because I knew it was pathetic. Trust me.” ; - A l’amitié et la force que l’on en tire, cette magie platonique “Give your friendships the magic you would give a romance. Because they’re just as important. Actually, for us, they’re way more important.”;
- Mais aussi à la réaction des familles, des proches, des amis ; parfois totale et sans concession, parfois violente et dans une culpabilisation sans limite.
Un roman dont on tourne la dernière page avec les larmes aux yeux. Un roman qui saura hanter les esprits et faire s’interroger tout un chacun sur la recherche de soi et sur l’acceptation de soi-même.
Pour finir cette chronique, quelques mots sur la plume. Une plume que je découvre pour la première fois, dans sa version originale qui plus est. Une plume très abordable, simple et accessible. C’est rafraichissant et inspirant. Une belle porte d’entrée pour lire la plume de Shakespeare.
