Plongez dans une romance homosexuelle pleine de respect, traitée avec douceur et bienveillance. Une belle histoire suivant un couple, de ses prémisses à la fondation de leur famille.
– Résumé
Kazuma, Chiaki et Tomoe sont inséparables depuis l’enfance. Au lycée, chacun vit ses amourettes de son côté, jusqu’à ce qu’un soir, Kazuma ne s’aperçoive de l’attirance qu’il éprouve pour Chiaki. L’amitié fusionnelle qui les réunit évolue alors en un autre type de relation sous le regard tendre de leur amie Tomoe.
Informations sur l’édition
? Edition Taifu Comics
? 2 tomes (Let’s Be Together), One Shot (Let’s Be A Family)
Let’s Be Together & Let’s Be A Family – Avis
Tomo Kurahashi nous offre une romance entre deux amis d’enfance. Deux amis qui ont toujours vécu ensemble, et qui, un jour découvrent leur attirance plus qu’amicale l’un envers l’autre. Une saga qui se compose d’une duologie et de deux one shot retraçant leur relation et la fondation de leur famille.
Une belle histoire d’amour, sous toutes ses formes, abordant des sujets importants. Le plus central étant la recherche de soi et la découverte de son orientation sexuelle. Le tout est traité avec douceur et respect, avec de magnifiques personnages attachants.
Les graphismes portent superbement ce récit et le sujet important et incontournable. Le chara design est parfait, l’âge des protagonistes étant tout à fait identifiable (cela peut paraitre bête, mais dans certains yaoi, ce n’est pas du toujours le cas).
Malgré des graphismes soignés, ce n’est toutefois pas une série de livres à mettre entre toutes les mains ! Les plus jeunes devront passer leur chemin, même s’ils se sentent spécifiquement touchés par les sujets soulevés : ici, le public visé est un « public averti ». Le sexe y est abordé sans détour, d’une manière explicite et surtout sans aucune censure du graphisme.
Let’s Be Together
C’est avec Let’s Be Together qu’il faut faire le premier pas dans ce récit. C’est aussi la première partie, chronologiquement parlant. Et quelle entrée en matière ! Le premier tome de la duologie est un très beau coup de cœur ! Un coup de cœur porté par des personnages qui sont aussi attachants que touchants. Des personnages qui apprennent à se connaitre, à s’apprivoiser.
Le premier tome nous laisse sur une envie folle de découvrir le coming out qu’ils vont faire auprès de leurs proches. C’est donc avec un pur plaisir que l’on tombe dans la suite de la duologie. Un second volume où l’on suit le couple, resté secret sur trois années.
Chiaki et Kazuma font face à toutes les questions qu’imposent leur relation. Particulièrement la peur des conséquences de leur révélation, la peur d’être surpris par leurs proches. En somme, la peur du regard des autres… et de leur jugement…
Quelques-uns de leurs amis et d’autres personnages clairvoyants sont dans la confidence. Mais aucun coming out officiel n’est fait. Dans cette effrayante situation, des éclaircies existent. La révélation au professeur apporte une réaction exemplaire et rassurante, un moment fort du récit. Ces réactions positives les poussent à affirmer leur désir d’être ensemble, et à révéler leur bonheur. Une révélation qui reste implicite aux lecteurs, mais qui marque un plongeon joyeux dans une situation assumée. En soi, une fin lumineuse.
Un bémol subsiste à cet avis positif… le second tome montre, certes, une évolution dans la relation de nos protagonistes ; mais une évolution qui passe principalement par le sexe. Sexe qui est lui-même surprésent… Mais l’aspect encore plus dérangeant que cette surprésence des scènes de découverte des plaisirs charnels est l’absence pure et simple des capotes… quel mauvais exemple… on ne le répétera jamais assez, mais sortez couverts !
Let’s Be a Family
Des années plus tard, nous retrouvons notre couple, ensemble et soudé depuis des années ; dans une situation bien différente. Et, à nouveau, nous sommes sur un coup de cœur.
On adore retrouver ce couple et les voir évoluer dans une situation qui n’a plus rien à voir avec celle connue dans le prequel. Les sujets forts sont toujours au rendez-vous. L’homosexualité bien sûre, mais assortie de l’homoparentalité ; de la peur de l’engagement ; de la construction de la famille ; des toutes les formes d’amour ; de suivre et accompagner les enfants dans leur développement. En bref, tous les thèmes de la famille, sous le jour de l’homoparentalité.
Chiaki et Kazuma sont de véritables parents poules, ils sont attendrissants dans l’amour qu’ils portent à leur fille adoptive. Il est cependant dommage qu’ils soient apparentés à des mères et non à des pères. S’occuper des enfants, les éduquer, les soutenir n’est pas l’apanage des mères, même dans les couples hétérosexuels.
Quand les prequels se centrent essentiellement sur Chiaki et Kazuma, ce one shot met aussi la lumière sur Tomoe ; le véritable ange gardien de notre couple. Celle qui fait bouger les choses dans leur situation. Et aussi, la mère biologique d’Ayu, leur mignonne et courageuse petite fille. Une dynamique à trois parents qui fonctionnent superbement. Si quelque chose m’a bien manqué dans ce tome, c’est de ne pas en savoir plus sur les parents biologiques d’Ayu, la relation qui les a unies ; qui a l’air pleine d’émotions.
Le one shot a été publié en premier par les éditions Taifu Comics, mais celui-ci ne se suffit définitivement pas à lui-même. Le prequel permet de poser beaucoup de base et surtout de construire ce lien avec les personnages. On sent toutefois que quelque chose manque encore entre le prequel et le one shot. Il se trouve qu’il existe un autre tome entre les prequels et ce one shot, j’ai tout simplement hâte de le lire !