Prêt à découvrir une nouvelle pépite graphique ? Une pépite ancrée dans l’histoire des Femmes, une pépite qui retrace une période de l’histoire scandaleusement injuste. Une pépite à ne pas manquer !

📸 Julie – Echo des Mondes
Le Bal des Folles – Résumé
Quand l’invisible au féminin fait vaciller le patriarcat ! Chaque année, à la mi-carême, se tient un très étrange Bal des folles. Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, et autres mousquetaires. D’un côté, les idiotes et les épileptiques ; de l’autre, les hystériques, et les maniaques. Ce bal est en réalité l’une des dernières expérimentations du professeur Charcot, neurologue fameux qui étudie alors l’hystérie.
Parmi ses patientes, Louise, Thérèse, ou Eugénie. Parce qu’elle dialogue avec les morts, cette dernière est envoyée par son propre père croupir entre les murs de la Salpêtrière. Mais la jeune femme n’est pas folle, et le Bal qui approche sera l’occasion d’échapper à ses geôliers. Victoria Mas, Vero Cazot et Arianna Melone révèlent la condition des femmes au XIXe siècle, tributaires d’une société masculine qui leur interdit toute déviance et les emprisonne.
Informations sur l’édition
🔖 Editions Albin Michel (2021)
📖 136 pages
Voir aussi
- Nellie Bly de Virginie Ollaginier et Carole Maurel

Le Bal des Folles – Avis
Trois femmes se sont associés autour de cette adaptation en roman graphique du Bal des Folles. Et le résultat est sublime.
Victoria Mas auteure du roman originale a confié cette adaptation à Véro Cazot et Arianna Melone. C’est avec brio qu’elles se sont associées pour créer ce bouleversant (et révoltant) roman graphique.
Véro Cazot scénarise le récit intelligent de Victoria Mas avec douceur et simplicité. Rien n’est oublié dans cette retranscription. Un récit qui porte les stigmates d’une Histoire avec un grand H, qui peut avoir honte d’elle-même. Une période scandaleusement injuste, qui met en perspective le patriarcat au travers de sa victime : les femmes. Des femmes indépendantes, des femmes d’ambition, des femmes originales, mais aussi des femmes réellement malades. Des femmes qui en raison d’une maladie se trouvent traitées différemment des hommes ayant les mêmes pathologies. Des femmes de caractères qui ne rentrent pas dans les carcans que les hommes créent de toute pièce pour elles.
Un roman graphique dans la lignée de Nellie Bly. Mais un récit également moins terre à terre que l’incroyable histoire de vie de la première femme journaliste d’investigation.
En effet, à ce récit intrinsèquement féministe s’ajoute un profond aspect ésotérique. Un ésotérisme qui se met en confrontation avec les hommes. Et qui éveille la peur chez certains d’entre eux. La peur de l’inconnu. La peur des sorcières. Et en finalité, la chassent à celle-ci bien après les exécutions de masse ayant rythmé l’histoire à travers le globe.
Une pépite scénaristique donc, mais également une pépite graphique. Le récit est porté par de superbes illustrations qui lui donnent vie. L’aquarelle magnifie l’histoire, apportant douceur et luminosité à ce récit qui, à la lecture du synopsis, menace de sombrer dans la lourdeur des ambiances capiteuses.
Une lecture que je compléterai volontiers par la lecture du roman original et par le visionnage de l’adaptation sur grand écran. J’espère notamment pouvoir en apprendre plus sur les intentions du docteur Charcot et sur le bal des folles, qui n’est finalement que peu représenté dans cette adaptation.