La Lanterne de Nyx (intégrale) de Kan Takahama

La Lanterne de Nyx est un manga en 6 tomes à l’ambiance aussi chaleureuse que charmante. Au cœur du XIXe siècle, entre France et Japon, plongez-vous aussi dans cette pépite de connaissance !

intégrale du manga de la lanterne de nyx
📚 La Lanterne de Nyx (intégrale) de Kan Takahama
📸 Julie – Echo des Mondes

La Lanterne de Nyx – Résumé

Quand le Japon découvre la France

1878, la France fait rayonner sa puissance industrielle et culturelle en organisant des expositions universelles, tandis que le Japon s’ouvre au monde après 200 années d’isolationnisme. À Nagasaki, Miyo, orpheline qui a pour seul talent le don de clairvoyance au travers des objets qu’elle touche, parvient à trouver un emploi chez Ban, commercialisant des objets importés d’Europe. Au contact de l’Occident, elle découvrira un monde nouveau qui la conduira jusqu’à Paris…

Dans cette série en 6 tomes, Kan Takahama continue à explorer la découverte du monde occidental par les Japonais, thème déjà évoqué dans Le Dernier envol du papillon et Tokyo, amour et libertés, mais ici rendu encore plus accessible via le regard de la jeune Miyo.

Informations sur l’édition

🔖 Editions Glénat (2019,2021)
📚 6 tomes

Couverture du tome 1 de la Lanterne de Nyx aux éditions Glénat

La Lanterne de Nyx – Avis

« Les mauvaises passes ne durent jamais éternellement ». C’est la jolie morale de ce manga en 6 tomes. Six tomes que je suis ravie d’avoir découverts. Six tomes dans lesquels je me suis plongé avec beaucoup de plaisir. J’avais peur de ne pas accrocher et finalement, j’ai pris un plaisir fou à lire et m’imprégner de cette saga. Comme chaque saga, elle a son lot d’aspects négatifs (surtout des détails), mais tellement plus de positif que je dois absolument vous en parler !

Une ambiance et des dessins aux petits oignons

La Lanterne de Nyx offre une ambiance charmante, à l’ancienne. Ses traits fins et matures se prêtent parfaitement au mariage Japon/Occident porté par l’intrigue. Les dessins accrochent le regard, émerveillent et réveillent les émotions. En bref, un concentré de douceur, de chaleur et de réconfort.

Les dessins des chapitres ne sont pas forcément beaux (pour mon goût), mais dégagent sans conteste quelque chose d’unique. Particulièrement les pages titres des chapitres qui, en plus d’offrir au regard attentif de belles références, sont superbement exécutés, harmonieuses et soignées. Elles peuvent être enchanteresses, amusantes, drôles et même sinistres.

À partir du tome 3, la mangaka nous offre de belles planches colorées. Les teintes sont superbes et nous rendent encore plus réceptifs aux émotions véhiculées au moment de leurs apparitions. D’ailleurs, le dernier tome nous offre un magnifique poster. Un très beau cadeau de Kan Takahama.

Dès le second tome, les traits des personnages (un peu rêches dans le premier tome) s’adoucissent, s’arrondissent. Malheureusement et c’est l’un des plus gros bémols que j’apposerais à ce manga : c’est la ressemblance physique de certains protagonistes. Cela peut créer des quiproquos entre les interprétations et l’intention de l’auteure. Au début, j’ai même cru que l’un d’eux se travestissait… Avant de me rendre compte que pas du tout !

Un contexte travaillé et développé

La Lanterne de Nyx est un manga particulièrement riche, historiquement, économiquement, socialement et culturellement. Un manga parfait pour se cultiver tout en se distrayant. Pour vous donner une indication temporelle plus précise, la majeure partie de l’histoire se déroule peu après l’exposition universelle de Paris de 1878.

La période historique retracée est détaillée, que ce soit au cœur de l’intrigue ou sur des pages annexes, qui permettent à l’auteure de détailler ou corriger les approximations du récit. Ces pages explicatives sont plutôt travaillées, offrant illustrations et textes recherchés. On apprend beaucoup de choses sur les éléments de l’intrigue, mais également sur un contexte plus global. Ses objets d’un autre temps sont agréables à découvrir. J’ai particulièrement aimé la malle de voyage pour livre que je trouve inspirante (en tant que lectrice invétérée). Le bémol majeur de ces pages est la police d’écriture. Soit elle est trop petite, soit elle est juste illisible. En bref, c’est très dommage, car il faut presque deviner les lettres.

Ainsi nous avons toutes les cartes en main pour plonger pleinement dans le Japon du XIXe siècle, lors de son ouverture progressive sur l’occident. Il ne semble pas y avoir de tabou. Différents sujets, plus ou moins délicats, sont abordés sans détour. Ce qui est particulièrement intéressant à découvrir est l’influence occidentale sur les mœurs des Japonais.es. Mais également comment s’est organisé le commerce entre ses deux cultures.

On découvre également la France (enfin, surtout Paris) sous un regard niais, un brin touriste amoureux. Mais peut-être doit-on s’estimer heureux de ne pas avoir droit à l’énorme cliché baguette/béret ! On sent que l’auteure s’est attachée à montrer un pays libre ou les passions se vivent, d’où la place accordée aux intrigantes. Qui ont l’air d’intriguer l’auteure (ahah).

Par ailleurs, quelques figures réelles font leur apparition au court du manga, que ce soit côté Japonais ou côté Français. La curiosité qui vous poussera au dernier tome vous fera découvrir plus précisément qui ils sont.

Tout le long du manga, nous découvrons avec amusement les références choisies par l’auteure pour nous conter cette histoire. La principale étant sans conteste possible « Alice aux Pays des Merveilles » de Lewis Carrol. Une inspiration constante, assez discrète au début (dans les pages titres de chapitres et dans les titres de chapitre) ; mais qui s’affirment dans les dernières pages de l’intrigue. Outre Alice, nous pouvons voir Cendrillon ou encore La Petite Sirène.

Et que dire de l’intrigue !

Tout d’abord qu’elle est portée par des personnages aussi mystérieux que diablement attachants. Bon voilà, c’est chose faite. Intéressons-nous au reste à présent.

L’histoire débute en 1944. Puis, grâce à une des plus belles mises en abyme possible, prend racine en 1878 : une grand-mère revient sur ses jeunes années, pour illuminer un quotidien morne et surtout, pour donner de l’espoir en l’avenir.

Une intrigue qui prend racine en 1878, année d’une des expositions universelles ayant eu lieu à Paris. C’est d’ailleurs un des éléments central du tome pilote. Sans oublier que chaque couverture y fait allusion. L’artisanat, l’art et l’importation d’objets européens sont d’ailleurs une source d’inspiration du premier tome. Le second tome s’attache à mettre en valeur la qualité de l’artisanat et de l’art japonais. C’est donc sur ces bases que se construit l’intrigue, entre le Japon et la France. Avec pour toile de fond le commerce entre ces deux pays. Un véritable esprit d’entreprendre s’illustre tout au long des tomes. Je ne cache pas que certains points m’ont fait tilter, mais après tout je ne connais rien à ce domaine – encore moins à cette époque.

Le troisième tome est quelque peu déroutant. Il semble en rupture avec les précédents en se tournant vers la vie sentimentale de Momo. Par la suite, l’aspect vie sociale/sentimentale se mêle avec plus d’habileté à l’ambition professionnelle/commerciale. Tout comme l’intrigue qui se déroule entre France et Japon, les personnages nouent des relations d’un pays à l’autre. D’une culture à l’autre. Chaque personnage semble avoir une bonne raison d’apparaitre au cours de l’histoire. Une jolie synergie se met en place lorsqu’enfin les principaux protagonistes se rencontrent. Les personnages restés au Japon poursuivent leurs apparitions dans de petites tranches de vie. Les relations donnent du grain à moudre au lecteur qui attend avec impatience de savoir comment vont se conclure les amitiés, et plus si affinités. Malheureusement, cet aspect est complètement laissé à notre imagination.

Une de mes inquiétudes en voyant arriver le dernier tome a été que des bouts d’intrigues ne trouvent pas de fin. Il faut dire que le voyage ne semble que commencer. Et tout voir se terminer prématurément aurait été bien dommage.

Le dernier tome conclut à merveille le manga. Entre rêve et réalité, il offre beaucoup d’émotions. Le dernier chapitre n’est pas en reste. Il marque la fin de la mise en abyme engagée dans le tome pilote. Elle apporte de la profondeur au récit en l’ancrant plus encore dans la grande Histoire. C’est cette incursion dans la grande Histoire qui rend la dernière scène encore plus bouleversante. D’autant qu’elle est précédée d’une allégorie aussi belle que triste. Une allégorie qui explique tout, car elle est également représentative de l’origine de l’histoire.

On en vient aux loupés de la série. Un certain nombreux de chose sont lancés tout au long des tomes, ou du moins elles en donnent l’impression. Sans en dire trop, ces éléments ne trouvent pas de dénouement. Et c’est bien dommage. De la même manière, le flash forward du retour dans le présent laisse beaucoup trop d’années sous silence.

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