L’Outsider de Stephen King

Laissez-vous entrainer par la plume inimitable de Stephen King, dans le tourbillon d’une enquête aux frontières du réel. Une enquête et une intrigue sur les traces de Ça et de La Part des Ténèbres. Un thriller macabre et fantastique.

L’Outsider – Résumé

Parfois, le mal prend le visage du bien.

Le corps martyrisé d’un garçon de onze ans est retrouvé dans le parc de Flint City. Témoins et empreintes digitales désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland, l’un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l’équipe locale de baseball, professeur d’anglais, marié et père de deux fillettes. Et les résultats des analyses ADN ne laissent aucune place au doute.

Pourtant, malgré l’évidence, Terry Maitland affirme qu’il est innocent.

Et si c’était vrai ?

Informations sur l’édition

🔖 Éditions Le Livre de Poche (2020)
📖 805 pages

L’Outsider – Avis

Plongée imminente dans un thriller fantastique et macabre par la plume inimitable de Stephen King. Avec L’Outsider, Stephen King nous offre une enquête dans la lignée de Ça et de La Part des Ténèbres. 

Une plume assurée nous pousse dans l’intrigue de l’Outsider. Les mots glissent sous les yeux, s’harmonisant pour parfaitement visualiser les situations. Le tout écrit en toute justesse pour créer l’ambiance, alternativement inquiétante et mystérieuse. Une ambiance mystérieuse portée par des choix de narrations qui permettent de relancer l’intrigue et de dynamiser le récit. Stephen King reste proche de ses habitudes, avec des propos directs et parfois crus et sans détour, n’hésitant pas à être dérangeant quand les circonstances l’exigent. 

L’Outsider c’est avant tout un roman d’enquête et de mystère. Dès les premiers chapitres Stephen King dissémine des indices, distille des signes. Mener l’enquête au fil de la lecture fait germer les hypothèses dans nos esprits de lecteurs en pleine agitation. Doppelganger, jumeau maléfique inconnu, maladie mentale, vengeance ; toutes suppositions sont bonnes à faire.

Les événements s’enchainent, sans jamais nous laisser sur le bord de la route. L’enquête est sinueuse, flirtant avec le surnaturel avant de se complaire dans le fantastique. La psychologie n’est toutefois pas laissée pour compte. Deuil et culpabilité après une erreur fatale sont d’ailleurs pleinement illustrés. La conclusion fonctionne bien, répondant parfaitement au fantastique du récit, mais n’oubliant pas le contexte réaliste en apportant une réponse rationnelle. 

Au fil de l’enquête nous suivons une variété de personnages. Ils ne sont pas des héros. Ils sont nuancés, se remettent en question, et certains en viennent même à se haïr. D’abord sous l’étiquette de groupes adverses, ils finissent pas se grouper sous une dynamique qui n’est pas sans rappeler le club des ratés (Ça). Plusieurs personnages ont su me capter, se rendre intéressants. Bien sûr Coach T (j’ai été fumée par ce qui lui arrive), qui est d’une belle humanité ; sa fille et ses cauchemars troublants ; le couple Anderson d’abord antipathique à souhait avant de devenir bien plus agréable au contact de Holly. Holly qui est mon personnage coup de cœur de ce roman. Elle apporte de la perspective et maillage au récit. 

Pour revenir sur le choix de la créature (dont je ne préciserai pas la nature ici), j’ai été très surprise. Presque déconcertée. Un choix sans doute parlant pour les Américains, mais loin du folklore que l’on connait. J’ai d’ailleurs trouvé qu’il manquait cruellement d’indications sur les origines de l’Outsider. 

À son habitude, Stephen King dresse un portrait de l’Amérique et de ces habitants. Sa grande culture s’illustre également au fil du récit, faisant des références à la littérature et à la pop culture ; et il ne rechigne pas à taper sur Kubrick et son interprétation de Shining.