Fahrenheit 451 est un roman qui mérite son statut de classique. Au-delà de l’aspect science-fiction, c’est un roman court, mais d’une extrême richesse que Ray Barbury nous offre. Un roman qui s’ancre dans les inquiétudes de son époque, un roman qui offre une caisse de résonance à nos sociétés, et permet de montrer que le point de bascule peut être imperceptible et conduire à l’irréparable. Un roman à découvrir de toute urgence !

📸 Julie – Echo des Mondes
Fahrenheit 451 – Résumé
451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s’enflamme et se consume.
Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif. Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d’un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l’imaginaire au profit d’un bonheur immédiatement consommable.
Informations sur l’édition
🔖 Editions Folio
📖 236 pages

Fahrenheit 451 – Avis
Fahrenheit 451 fait partit de ses classiques de la littérature que j’ai un peu boudés. La cause à cela : sa classification en science-fiction. Un genre que je n’apprécie pas outre mesure. Ce qui a contribué à me faire découvrir ce roman ? Le remarquable travail éditorial produit par les éditions Folio. L’objet est très beau et mieux encore, il correspond au fond de l’histoire. Avec ces pages brulées, il fait écho au monde dystopique où les livres subissent les idéologies d’une époque totalitaire.
Quelle n’a pas été ma surprise lors de la lecture des premières pages ! J’ai été stimulée intellectuellement et clairement, je ne m’attendais pas à cela ! Rapidement, j’ai sorti mes petits postits (chose assez rare lors de mes lectures) pour marquer certaines pages avec des réflexions philosophiques ou sociologiques qui m’ont interpellé. Vous l’aurez compris, Fahrenheit 451 est un roman riche, qui mérite de l’attention pour capter un maximum d’éléments.
Ray Bradbury s’inspire de son époque pour créer ce monde contre-utopique (Bardbury : 1920-2012, Fahrenheit 451 : 1953). Les deux principales étant d’une part les autodafés de l’Allemagne Nazi en 1933 ; d’autre part les grandes purges en Russie. La première pour l’inspiration de bruler les livres ; la seconde pour l’inspiration d’arrêter et d’exécuter les penseurs. C’est une lecture, qui par les thèmes qu’elle soulève, amène à penser. Notamment sur notre propre société en la mettant en résonnance avec ce monde.
Dès la première partie « Le Foyer et la Salamandre », nous rencontrons la population de Fahrenheit 451. Elle est comme lobotomisée, empêchée de penser par elle-même. La passivité semble être le mot d’ordre. Il est impossible aux individus de réfléchir par eux-mêmes, d’avoir les clefs pour prendre des décisions, d’avoir un regard critique. Les personnes et les pensées sont uniformisées, comme mises en boîte. Par la suppression des livres, le gouvernement de cette dystopie supprime la capacité des individus à penser par eux même, d’avoir des avis divergents. Cette passivité est appuyée par les phénomènes de masse (psychologie des foules théorisée notamment par Le Bon) ; par le concept de seringue hypodermique (années 30, Katz & Lazarsfeld). Même la sociabilité semble impossible. Tout n’y est que convenance. Les protagonistes sont comme vides. Ils ne se connaissent pas les uns les autres ; mais surtout, ne se connaissent pas eux-mêmes.
La seconde partie « Le Tamis et le Sable » engage un début de rébellion contre l’idéologie en place. Le héros se découvre une volonté de penser par lui-même. Les livres sont à présent montrés comme l’attribut permettant l’ouverture d’esprit. Un des éléments qui permet de saisir le sens des choses. La transmission des savoirs, des informations, de la culture est centrale. Les livres ne sont pas les seules solutions qui ont été détournées ou détruites dans cette société dystopique. Le héros fait figure de dissident dans cette société passive et superficielle où la majorité se fait écrasante sur la population.
La troisième et dernière partie « L’Éclat de la Flamme » marque le passage à l’action. Il traduit la société de surveillance, où la technologie (façon Big Brother (1984, George Orwell en 1943)) est appuyée par une société dénonciatrice. Ray Bradbury offre une fin étrange, comme suspendue.
Le récit est mystérieux, l’écriture est « spéciale » : un peu complexe, mais reste accessible. Au début du roman, les dialogues rappellent « En Attendant Godot » (Samuel Becket en 1948) ; apportent un aspect détaché, un moment hors du temps. En arrivant dans la seconde partie du roman, la plume évolue, deviens moins abstraite. Progressivement, et jusqu’à la fin du roman, elle se fait plus crue ; mais également poétique. Tout comme les réflexions soulevées tout au long du roman, l’évolution de la plume est intéressante à observer.
2 commentaires sur “Fahrenheit 451 de Ray Bradbury”
Alors je sais que j’avais adoré mais j’en garde peu de souvenirs (merci Livraddict, je l’ai lu en septembre 2013..). mais l’ambiance et l’univers sont dingue et tu m’as donné envie de le relire (et de prendre cette édition !)
C’est vrai qu’avec une lecture en 2013 (mon dieu, on été en terminale 🙄😂), y a moyen de plus trop s’en souvenir !
Après c’est typiquement le genre de roman classique qu’on a l’impression de connaitre alors que pas forcément