Collaboration horizontale, une fiction historique en bande dessinée, qui retrace les vies de plusieurs femmes sous l’occupation allemande. Un récit saisissant qui donne à penser ! Sous les portraits de femmes se cache la petite Histoire. Celle trop souvent oubliée lorsque l’on parle de la Seconde Guerre mondiale.

📸 Julie – Echo des Mondes
Collaboration Horizontale – Résumé
Il existe un chapitre peu vertueux de l’Histoire que l’on appelle la « Collaboration horizontale ». à l’heure où les soldats mourraient, où les résidents luttaient, où les innocents étaient exterminés. Certains Allemands, certaines Françaises se désiraient, se touchaient, s’aimaient…
Que se passait-il derrière la porte de ceux dont la guerre n’était pas l’unique quotidien ?
Informations sur l’édition
🔖 Editions Delcourt Mirage (2017)
📖 144 pages

Collaboration Horizontale – Avis
Collaboration Horizontale nous emporte dans la « petite » Histoire. Celle des femmes. Des résistantes, des collaboratrices. De leurs vies, de leurs ambitions, de leurs places dans la société. De leurs relations avec les hommes sous l’occupation. Des femmes sous le joug des Allemands et des hommes restés au foyer. Mais également des femmes dans leurs relations entre elles.
Une fresque sociale se joue dans l’immeuble. Des personnages d’une grande diversité s’y côtoient. Les femmes sont bien sûr au cœur de cette fresque. Mais le réel danger sous l’occupation n’est pas l’ennemi allemand. Non, c’est la jalousie des voisines, la fausse bienveillance dont elles se parent, le jugement qu’elles portent les unes sur les autres.
J’aurais adoré que Rose soit au cœur de cette bande dessinée. Le titre laissait d’ailleurs largement entendre ça. L’intrigue, tournée comme elle l’est n’apporte pas la vague d’émotion tant attendue. Non. Elle se trouve diluée par la trop grande variété de personnages, de destins.
Rose, malgré son acte de collaboration horizontale, reste droite. Elle ne trahit pas ses amis juifs. Sa voisine, elle, n’a aucun scrupule à ruiner (ou prendre le risque de ruiner) la vie de ses amies. Par jalousie, par loyauté mal placée. La collaboration telle qu’elle est retracée n’est pas seulement horizontale.
La bande dessinée offre une histoire forte, émouvante. Les non-dits sont nombreux. C’est eux qui font intervenir le lecteur, son empathie et son humanité pour qu’il comble les trous. Pour qu’il comprenne : les déclencheurs, les événements. C’est un récit profond, qui donne à penser.
Le récit est soutenu par des dessins et une colorimétrie de circonstance. Les couleurs, dans les tons sépia, sont juste magnifiques pour retranscrire l’époque. La mise en image soutient le développement de l’intrigue. L’illustratrice donne à chaque personnage sa propre ambiance visuelle, qui colle à son caractère.
De superbes illustrations rythment le roman graphique. Des dessins pleines pages appuient à merveille les moments forts. Ils traduisent le plus la sensibilité, l’émotion de l’instant illustré. Ils lui donnent de la résonnance. Des cases consacrées aux souvenirs et aux pensées viennent enrichir la narration. Elles permettent de créer un lien d’empathie particulier avec Rose.
J’ai vraiment apprécié cette lecture. Néanmoins, j’en ressors mitigée… La bande dessinée est très bien conçue, mais je m’attendais à autre chose. Peut-être une intrigue exclusivement tournée vers les actes de collaboration horizontale. En tout cas, la BD a piqué ma curiosité et m’a donnée envie d’en savoir plus sur cette partie de l’Histoire de la Seconde Guerre mondiale.
Ressources autour
De la collaboration horizontale/sentimentale
- Page Wikipédia de la Collaboration féminine
- Exposition collaboration horizontale, sentimentale et économique des Archives du Cher
- Les Bretons au lendemain de l’occupation, chapitre 12 : quand les mœurs portent atteinte à l’intégrité de la communauté nationale : la « collaboration » sentimentale
Des tondues
- Page Wikipédia des Tondues
- Les Femmes Tondues à la Libération, émission Passé Présent avec la participation de Fabrice Virgili