Adèle et les Noces de la Reine Margot est un roman bouleversant que j’aurais aimé lire lorsque j’avais 10 ou 11 ans. L’alternance entre réalité et fiction rend ce roman si particulier. Il permet, tout en relativisant sa vie, de plonger dans l’inconnu. C’est aussi un roman parfait pour engager le dialogue autour des problèmes de l’adolescence. Et le récit idéal à lire dans un contexte scolaire, pour découvrir une période de l’Histoire de France et engager une réflexion philosophique. Un récit à partager pleinement : parent, enfant, professeur.
Adèle et les Noces de la Reine Margot – Résumé
Entre 2015 et 1572, Adèle doit choisir !
Adèle en a marre de ses parents, qui ne comprennent jamais rien. Au collège, elle préfère passer du temps avec ses copines qu’étudier. Aussi, quand elle apprend qu’elle doit lire un livre en entier pendant les vacances, c’est une véritable punition…
Mais dans ses rêves, la nuit, l’impossible se produit ! Adèle est à la Cour, au XVIe siècle, au milieu des personnages de La Reine Margot !
Elle rencontre même un beau jeune homme…
Ce qu’Adèle vit en 1572 vaut-il la peine de sacrifier ses amis et sa famille de 2015 ?
Informations sur l’édition
? Édition Castelmore (2015)
? 285 pages
Adèle et les Noces de la Reine Margot – Avis
Silène Edgar nous emporte avec douceur et simplicité dans la vie d’Adèle, une préadolescente en souffrance. Dans ce récit, la cruelle réalité rencontre la fiction.
La réalité que retranscrit l’auteure s’inspire avec sensibilité de ce dont elle a pu être témoin pendant sa carrière de professeure. Des basiques réactions face aux devoirs, aux comportements entre élèves : rejets sans raisons, clans, moqueries qui mènent fatalement à des souffrances et au mal-être.
Mal-être accentué par une relation désastreuse dans la famille. Cette relation est transposée d’une manière chamboulante de réalisme. Le lecteur ressent le traumatisme d’Adèle. Traumatisme lié à l’injustice constante qui l’entoure. C’est par une lecture, non désirée au début, que la jeune Adèle s’évade d’un quotidien qui lui est nocif.
Adèle trouve donc un refuge dans la fiction. Par sa lecture imposée, elle découvre une époque passionnante, qui devait marquer la réconciliation entre les catholiques et les protestants mais qui s’est soldée par le massacre de la Saint-Barthélémy en 1572. Elle se retrouve littéralement projetée dans cette époque où elle rentre en interaction avec les personnages historiques, se découvre un intérêt pour l’Histoire et ouvre son esprit.
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Une moralité frappante est mise en perspective par toutes les allégories utilisées. Ainsi, sont expliqués qu’il n’est pas possible de vivre dans un rêve ou dans un livre, mais qu’un livre permet de s’évader de son quotidien. Il montre que le suicide et la mort ne sont pas une réponse aux problèmes du quotidien.
Avec Adèle, l’auteure crée une héroïne dont la plupart des collégiens se sentiront proches. Ils se retrouveront dans la banalité de son quotidien, et pourront prendre conscience que certains adultes sont prêts à leur tendre la main, s’ils en font la demande.
C’est un roman bouleversant, dont la magnifique fin m’a tiré de grosses larmes. Étrangement et bien que ce soit rarement le cas dans un livre jeunesse aussi court, chaque fil de l’histoire trouve un dénouement.
Un roman à plusieurs niveaux de lecture, pour que parents et enfants partagent et s’accompagnent dans le récit, puissent en discuter. Il est une occasion de parler de la relation parent/enfant, de la souffrance, de l’isolement, de toutes les épreuves que rencontrent les jeunes dans les écoles et collèges. Mais c’est aussi une lecture idéale dans le cadre de cours de collège car il représente un excellent prétexte pour aborder l’Histoire de France.
2 commentaires sur “Adèle et les Noces de la Reine Margot par Silène Edgar”
Je suis totalement incapable de te dire si je l’ai lu ou non. Je crois que je confonds avec un autre de l’autrice.. Faut que je lise tout ceux qu’elle a fait dans le même genre comme c’est toujours des histoires simples (pour notre âge) mais profond, attendrissant et on en ressort grandit.
Le livre n’est pas le plus marquant, mais il est profond et les réflexions proposées à la fin sont fortes et nécessaires. Et un jeune qui le lit en sortira forcément grandi.
C’est possible que tu confondes avec Les Lettres Volées (que j’avais trouvé moins bien réalisé que Adèle ou 42 jours).