Les classiques de la littérature

Gros sujet auquel je me mesure aujourd’hui : les classiques ! L’écriture de cet article ne s’est pas faite toute seule, car en s’attaquant aux classiques, on s’attaque à un énorme morceau de la littérature. Un morceau aussi encensé que détesté. Pour autant, il représente un passage incontournable de tout blog qui se réclame « littéraire ». Alors, c’est parti ! Interrogeons-nous sur les classiques.

Un classique est un livre qui n’a jamais fini de dire ce qu’il a à dire.

Italo Calvino

Livres de la période classique, livres inaccessibles, perles sacralisées ou encore œuvres iconiques/représentatifs de genres ou d’auteurs. Les classiques de la littérature répondent à des appellations larges et variées. Ainsi, chacun s’est déjà demandé qu’est-ce qu’un classique ? Comment un auteur et/ou son œuvre atteignent-ils ce statut ?

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Qu’est-ce qu’un classique ?

Le premier sens du classique est une œuvre qui appartient au classicisme. Le mouvement artistique, culturel et esthétique s’est développé entre le XVIIe et le XVIIIe siècle. Mais, ce n’est pas ce sens-là qui nous intéresse ici.

Le second sens du classique est la qualification comme autorité, comme modèle. La valeur de l’œuvre est unanimement reconnue. Selon le dictionnaire du CNRTL, l’auteur de classique « est digne d’accéder, par la qualité littéraire de ses écrits, au patrimoine culturel de son pays. » Toujours selon le CNRTL, il est « digne de servir de modèle aux générations futures ».

Les classiques sont des livres que la lecture rend d’autant plus neufs, inattendus, inouïs, qu’on a cru les connaître par ouï-dire.

Italo Calvino

L’étiquette « classique »

Les classiques sont considérés comme des modèles, qui suscitent l’admiration et l’imitation. Ils sont élevés à ce rang, par leur qualité artistique, intemporelle et universelle. De par leurs sujets, les classiques ont une valeur symbolique. Les classiques sont aussi des livres que l’on transmet d’une génération à l’autre, leur reconnaissance est durable.

L’appellation « classique » n’est pas un genre à proprement parler. C’est plutôt une étiquette qui s’ajoute à certaines œuvres, sélectionnées. La littérature étiquetée « classique » est en réalité plurielle, multiple : elle peut être romantique, fantastique, horrifique, dramatique, etc. Dans ce cas, par qui, comment et pourquoi les œuvres portent-elles cette étiquette ?

Qu’est-ce qui fait d’un livre un classique de la littérature ?

L’étiquette est attribuée par consensus d’une minorité de personnes lettrées, et non représentatives de la société, autour de la qualité de l’œuvre.

Elle est sélectionnée pour sa complexité, pour son élitisme. L’œuvre ne coule pas de sources, le sens nous en échappe en partie. Chaque lecture nous en fait saisir un autre aspect.

Mais devenir un classique demande également du temps. Et, au fil du temps, un attachement à l’œuvre. Le classique est plébiscité, se transmet de génération en génération.

Sources et inspirations pour aller plus loin

Un classique est-il forcément « vieux » ? 

Les classiques sont incontournables, plébiscités par certains lecteurs. Les lecteurs s’attachent aux œuvres et entretiennent un rapport particulier avec.

Plusieurs niveaux de classiques sont à relever : les « vieux », que tout le monde connait pour en avoir, au moins, entendu parler dans le cadre scolaire. Et les récents, avec lesquels les lecteurs ont un attachement sentimental ; qu’ils ont souvent pu découvrir par eux-mêmes.

Les « vieux » classiques

Les classiques sont des livres qui, quand ils nous parviennent, portent en eux la trace des lectures qui ont précédé la nôtre et traînent derrière eux la trace qu’ils ont laissée dans la ou les cultures qu’ils ont traversées.

Italo Calvino

Les classiques qui ont été sélectionnés par les générations passées, qui ont traversé les temps et ont été étudiées en cours sont nombreux. Je vous propose une liste (non exhaustive, bien entendu, faut pas abusée hein !) de titres et d’auteur(e)s élevés au rang de classique.

Nous venant tout droit :

  • De l’Antiquité : l’« Odyssée » d’Homère,
  • Du Moyen-Âge : « Yvain ou le Chevalier au Lion » de Chrétien de Troyes,
  • De la renaissance : le gargantuesque « Gargantua et Pantagruel » de François Rabelais,
  • Du XVIIe siècle : les pièces de théâtre de Molière ou de Shakespeare, les fables de La Fontaine,
  • Du XVIIIe siècle : les lettres de Madame de Sévigné, les marivaudages de Marivaux, les pièces de Beaumarchais, les philosophes des lumières (Voltaire, Rousseau, Diderot, …),
  • Du XIXe siècle : Austen, les sœurs Brontë, Dickens, Maupassant, Musset, Rimbaud, Sand, Shelley, Stendhal, Stocker, Verlaine, Verne, Wilde, Zola,
  • Du XXe siècle : Apollinaire, Camus, Genet, Ionesco, Proust, Radiguet, Saint-Exupéry, Sartre Vercors.
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Les « nouveaux » classiques

Sont dits classiques les livres qui constituent une richesse pour qui les a lus et aimés : mais la richesse n’est pas moindre pour qui se réserve le bonheur de les lire une première fois dans les conditions les plus favorables pour les goûter.

Italo Calvino

Ces livres/auteurs qui commencent, doucement, à acquérir leurs lettres de noblesse. On ne sait pas encore s’ils seront encore lus dans plusieurs centaines d’années. Ils ont été écrits récemment, mais ont déjà marqué des générations. Ils sont reconnus pour leurs qualités, et plébiscités par les lecteurs de différentes générations.

Nous parlons d’auteur(e)s comme : Christie, Conan Doyle, Eco, Huxley, King, Orwell, Rowling, Tolkien, …

Découvrir plus de titres et d’auteurs de classiques

📸 Photo by Priscilla Du Preez on Unsplash

Quel rapport aux classiques ?

Les classiques sont des livres qui exercent une influence particulière aussi bien en s’imposant comme inoubliables qu’en se dissimulant dans les replis de la mémoire par assimilation à l’inconscient collectif ou individuel.

Italo Calvino

Je pense qu’il est venu le moment de rappeler quelque chose d’important. Les livres considérés aujourd’hui comme classique n’ont pas été écrits spécialement pour être enseignés, non. Ils ont été écrits pour être lus et appréciés, pour que les lecteurs en tirent un moment de plaisir.

Mais, le drame des classiques et d’être gâché par sa proximité avec les études. La plupart des classiques sont découverts en cours de français. Et, avec les cours de français, les obligations de les lire (sans parfois les comprendre, où pire, en les comprenant différemment des autres).

Rappelons également que certains livres classiques sont totalement fictionnels, et donc, à but de divertissement. Ils sont certes devenus des classiques, mais ils sont pourtant distrayants, plaisants et plongent les lecteurs dans des mondes/époques parfois inattendus.

L’étude des classiques ?

La littérature, c’est ce qui s’enseigne, un point c’est tout.

Roland Barthes

Selon une étude de 2019 du Centre National du Livre, les ouvrages classiques sont lus en large majorité par les jeunes de 15 à 24 ans. Ce type de lecture fait même partie de leur top 3. Après les livres de SF/fantastique et les Albums/BD. Cette place est sans aucun doute due à l’étude des classiques pendant le cursus scolaire.

L’école joue le rôle de médiateur entre les jeunes et les œuvres classiques, qui les précédents de plusieurs siècles. Les conditions de rencontre entre un élève et un auteur du passé sont réunies. Ainsi, elle réduit la distance entre les œuvres et les lecteurs.

L’apprentissage autour des textes classiques permet notamment aux lecteurs de construire son identité, d’enrichir son imaginaire. Mais il permet également d’aider à réfléchir sur le monde, sur soi, et participe à élaborer le monde intérieur.

Pourquoi lire les classiques ?

À la question « Pourquoi lire les classiques », Italo Calvino s’est attaché à répondre. Dans un essai qui date de 1991, et qui ne fait pas moins de 400 pages ; l’auteur propose 14 définitions des classiques (certaines en citation sur cet article), et revient sur des grandes œuvres, argumentant sur leurs qualités et la nécessité de leurs lectures.

Sources et inspirations pour aller plus loin

📸 Photo by Freestock sur Unsplash

Comment rendre « sexy » les classiques ?

L’étiquette classique peut faire fuir certains lecteurs. Alors, comment donner envie aux jeunes, et aux moins jeunes de découvrir ou redécouvrir les classiques ?

Ces dernières années voient fleurir tout un tas de procédés pour (re)découvrir les classiques.

Je pense notamment à la collection « Les classiques en manga » des éditions nobi-nobi, qui propose une mise en image des chefs-d’œuvre de la littérature européenne et mondiale. Cette collection intemporelle s’adresse à un public dès 8 ans.

La maison d’édition Hugo et Cie, propose depuis 2020, au milieu de ses romances, la réédition de grands classiques notamment Jane Eyre, Les Liaisons Dangereuses, Raison et Sentiments, Les Hauts de Hurle-Vent, Orgueil et Préjugés, La Princesse de Clèves, Agnès Grey, … Avec des couvertures qui pop en couleur, parfois très moderne (peut-être même trop), les classiques attirent le regard de nouveaux lecteurs.

L’auteur et illustrateur Benjamin Lacombe a illustré avec sa propre « patte », Alice aux Pays des Merveilles, Notre Dame de Paris, Banche-Neige, Carmen, …

À votre tour de me parler des classiques

💬 Qu’est-ce que vous pensez des classiques ?

💬 Est-ce que ça vous fait peur ou est-ce que vous aimez ça ?

💬 Quels sont vos favoris ou ceux que vous aimeriez lire ?

A bientôt dans les commentaires et sur les réseaux, on se retrouve très vite pour un nouvel écho des mondes !

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