De l’immersion auditive dans les livres Harry Potter de J.K. Rowling

Pour ce retour à Poudlard, j’ai choisi de voyager sur les ondes audio. La voie 9¾ s’est ouverte dès les premières minutes d’écoute. Une expérience magique, une plongée dans l’intrigue avec un format qui réveille l’imagination. Sans limites.

lettre harry potter pour poudlard
📸 Photo by Liam Truong on Unsplash

Une expérience différente

L’expérience est vraiment surprenante. Quand on est habitué à lire les romans, à voir se jouer les rebondissements sur papier ; les entendre se dérouler est déroutant. L’écoute permet de visualiser autrement. D’autant plus lorsque l’on connait quasi par cœur les livres et les adaptations en film.

Rien n’est comparable entre la découverte du récit original, la version illustrée, la version augmentée, la version audio et bien entendu la version adaptée sur grand écran. Toutefois, écouter des livres que l’on connait aussi bien fait ressentir un étrange entre-deux… Ni vraiment romans, ni vraiment films. En tout cas, la magie vit autrement, et c’est un pur plaisir !

Écouter les romans permet quelque chose d’assez étonnant : faire remarquer des choses oubliées, se rendre compte du travail fourni par J.K. Rowling pour construire un récit où rien n’est laissé au hasard. Où tout a été pensé en amont.

L’audiobook est un format vraiment intéressant que j’ai peu eu l’occasion d’expérimenter et le plaisir est grand de le faire avec les Harry Potter. L’écoute demande toutefois bien plus de concentration qu’on ne pourrait le penser : le doute subsiste sur le fait d’avoir entendu l’intégralité des tomes. Après tout, il est aisé de piquer du nez ou de perdre le fils dans ce format où il est difficile de se rattacher à quoi que ce soit…

📸 Photo by Aditya Vyas on Unsplash

De grandes interprétations

La voix de Bernard Giraudeau

Il faut souligner l’interprétation (c’est bien de cela qu’il s’agit, à mon humble avis), de Bernard Giraudeau pour les quatre premiers tomes. Giraudeau a une belle lecture, fluide, constante et qui ne se prend pas trop au sérieux. Il donne vie au récit sous nos oreilles ébahies. Quel talent !

Giraudeau donne de la voix pour donner vie aux personnages, de tout âge, de tout sexe. Il offre à chacun une voix unique, des intonations, des accents, des variations ; une identité sonore. Les choix qu’il opère sur les interprétations des personnages participent pleinement à la création des personnages. Leur donne du caractère plus encore que celui donné par J.K. Rowling à l’écriture du roman. Les choix sont parfois étranges, parfois perturbants et parfois justes ce qu’il faut !

Il reste tout de même étrange et perturbant de découvrir ses voix. Certaines ne tiennent pas la comparaison avec les voix des acteurs/actrices dans les films. L’impression qui vaut particulièrement pour les voix du trio de héros, le professeur Dumbledore …

Les voix des adultes sont superbement proposées, maitrisées. Mentions spéciales pour le professeur Chourave qui m’a fait beaucoup rire ; pour Sirius Black qui m’a fait frissonner de bonheur avec sa voix vibrante et grave à souhait (j’aime beaucoup les voix graves et profondes) ; Remus Lupin qui m’a tout simplement fait tomber de mon lit, une réaction fort à propos tant le choix est ébahissant ! un étrange mix entre le comte Dracula et le Chat Potté.

Les voix d’enfants laissent un peu plus perplexe… Harry et Hermione manquent un peu de conviction. Ron a une voix atrocement enfantine avec son zozotement ; même Neville semble plus affirmer et sûr de lui ! La grande interrogation étant de savoir si les voix évoluent avec les années où non. Une chose qu’on ne saura malheureusement pas, car Dominique Collignon-Maurin prend le relai dès le tome 5.

La voix de Dominique Collignon-Maurin

Et quelle prise de relais ! Dominique Collignon-Maurin fait son entrée avec une lecture intense, sombre, pesante, lourde et capiteuse. Dans une période plus mature pour les héros.

Dominique Collignon-Maurin a une voix proche de celle de Bernard Giraudeau, son prédécesseur. À son image, il offre une voix et reprend l’identité sonore des personnages. Il en crée des nouvelles au fur et à mesure des apparitions. Mais on ne peut s’empêcher de remarquer qu’il est moins à l’aise que Bernard Giraudeau dans l’incarnation des personnages, moins constant aussi.

Le trio de héros se voit affublé de voix d’enfant. Un détail pas si anodin maintenant qu’ils sont de jeunes adultes, dans un contexte de guerre. Bien heureusement, cela évolue dans le dernier tome où la maturité se fait un peu mieux entendre. Collignon-Maurin a su rendre tout bonnement insupportable la voix du professeur Ombrage, rendre inquiétante et malsaine celle de Voldemort. Certains personnages ont cette voix flottante qu’on leur imagine, notamment Luna.

L’émotion attendue lors des passages intenses et lourds en tristesse n’est pas toujours au rendez-vous malheureusement. Cependant, cela change du tout au tout dans la deuxième moitié du récit et l’émotion est belle et bien présente. La narration s’adapte à l’action et se fait intense, à l’image du récit. L’écoute devient purement addictive, jusqu’au mot final.

Pour un grand récit

poudlard dans un reflet
📸 Photo by Rap Dela Rea on Unsplash

La découverte audio a le don de faire découvrir d’un autre angle ces récits que l’on adore. Ces récits construits à merveille.

Les tomes 1 et 2 ont été un plaisir, une véritable madeleine de Proust. Une découverte entre nostalgie et vent de fraicheur.

La plongée dans le tome 3 a été folle. Elle m’a fait vibrer et mis mon imagination en effervescence. J’ai aimé revivre aux premières loges cette période charnière dans la vie du héros : une période où il renoue avec ses origines, et découvre enfin le drame qui a touché sa famille.

Le tome 4 n’a jamais été l’un de mes favoris. Pourtant l’audiobook m’a conquise et réconciliée avec celui-ci. Un tome plus drôle que dans mes souvenirs (notamment grâce aux émois de l’adolescence) mais aussi plus intense et plein de danger. Il pose les bases de la bataille finale et les stratégies qui sont mises en place pour la gagner.

Le cinquième tome m’a fait tomber de haut. Bien qu’il a toujours était dans mon top 3 de la saga, ici je n’ai pas accroché… Le responsable ? Harry. Il est insupportable, se sent persécuté et présente un affreux syndrome du sauveur. Heureusement qu’Hermione est là pour, encore et toujours, essayer de faire entendre raison au duo Harry/Ron. Plus que jamais l’on sent son intelligence et sa capacité à être logique et posée pour prendre les décisions qui s’imposent. Comme dans le tome précédent, les émois de l’adolescence s’inscrivent pleinement dans ce tome.

Le sixième tome m’a replongé dans le même état d’effervescence que j’ai connu lors de l’écoute des tomes 3 et 4 ; réveillant avec fulgurance mon imaginaire. On y retrouve un Harry paisible et agréable à côtoyer, des dynamiques adolescentes qui apportent de l’insouciance à ce récit qui aurait pu tomber dans la lourdeur. J’ai adoré découvrir en audio les passages dans la pansine, qui ont toujours fait partie de mes favoris dans ce tome. Tout marque l’entrée dans l’âge adulte, mais surtout, dans un temps de guerre.

Le septième et dernier tome m’a tout bonnement captivé. La lecture est intense et riche, à l’image du récit offert par J.K. Rowling. Dès la seconde partie du roman, il m’a été impossible d’arrêter ma lecture. Un récit pesant, à l’ambiance sombre et ténébreuse. Dans lequel les rares moments de liesse n’en paraissent que renforcés. Si j’ai connu une petite déception sur la lecture du conte des trois frères, j’ai été totalement happé dans les souvenirs de Rogue, dans la bataille de Poudlard qui s’est joué sous mes paupières, dans les confessions de Dumbledore. Une émotion palpable pour un tome que j’ai envie de relire à peine l’écoute finie.

À très vite pour un nouvel écho des mondes !

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